Visite de l’orgue et récital par Thibaut Duret : lundi 1er novembre à la Cathédrale de Chambéry
Le temps « de Toussaint » de ce lundi incitait bien peu à arpenter les sentes de nos montagnes et forêts… Et c’est avec joie que notre petit groupe de visiteurs s’est réfugié dans la Cathédrale Saint-François de Sales de Chambéry, accueilli par Thibaut Duret. Avant de nous faire gravir l’étroit escalier menant à la tribune, le « maître des lieux » – également connu sous le nom d’organiste titulaire – nous a présenté du milieu de la nef ce joyau qui fait la fierté des Chambériens : bâtie sur pilotis de bois, l’édifice abrite la plus importante surface de décors peints en trompe-l’œil en Europe : 6 000 m2 ! Pour les observer, il faut lever les yeux vers la voûte qui en est recouverte. Impossible, les yeux levés, de ne pas admirer le buffet monumental de l’orgue d’Augustin Zeiger, construit au milieu du XIXe siècle. Il n’a malheureusement pas échappé aux transformations au XXe pour l’adapter « au goût du jour ». Une grande et belle restauration a été effectuée par les ateliers de Pascal Quoirin au début des années 2000 pour rendre à l’orgue son diapason initial (La à 435 Hz) et sa voix.
Pour un historique plus complet de l’orgue, nous vous renvoyons au site des « Amis de l’orgue de Chambéry »
Après la théorie, la démonstration pratique : notre petit groupe fut invité à gravir les marches pour accéder à la tribune : là, avec pédagogie, Thibaut nous expliqua le fonctionnement de l’instrument, les différents types de tuyaux (à bouche ou à anche, en plomb, en étain ou en bois, de tailles et formes variées…) Le travail de restauration est bien visible dans les rangs de tuyaux du positif de dos : les tuyaux ont dû être rallongés pour retrouver le son d’antan. A l’intérieur de l’orgue, nous pûmes découvrir les abrégés (la transmission mécanique des claviers aux sommiers), la machine Barker (un jeu de soufflets pour aider l’ouverture des soupapes qui permet de faciliter le jeu lorsque les claviers sont accouplés), les porte-vents, les imposants tuyaux de bombarde à la pédale…
Thibaut nous présenta ensuite un aperçu des possibilités de l’instrument, avec quelques mesures de la Toccata de Widor et du Prélude, Fugue et Variation de César Franck, en utilisant différents mélanges de jeux.
Tout cela, c’était l’apéritif avant le concert de 16h30 !
Peu à peu, nous avons vu la cathédrale se remplir… Pendant que le public prenait place, nombreux (une estimation de 200 personnes), un diaporama présentait le projet d’orgue à Ugine sur le grand écran placé à l’entrée du chœur : en effet, le concert était destiné à aider notre association à poursuivre la construction de l’orgue Dunand-Quoirin que nous attendons tous ! Après une présentation des œuvres par Thibaut, c’était à notre tour d’exposer les raisons de notre présence uginoise en la Cathédrale, et de remercier à l’avance les auditeurs de leur générosité…
Puis ce fut le moment attendu du récital avec des œuvres de Jean-Sébastien Bach (un grand Prélude et Fugue et deux chorals), de Robert Schumann, Félix Mendelssohn (les variations ont permis à l’organiste de tirer le meilleur parti de l’instrument) et Alexandre Guilmant. L’ovation du public debout permit à Thibaut de nous offrir un « bis », lui aussi très applaudi.
L’association « Orgue et Musique à Saint-Laurent d’Ugine » tient à remercier les « Amis de l’Orgue de la Cathédrale de Chambéry » qui ont assuré toute la logistique du concert, de l’affichage à la quête en passant par l’accueil et la publicité. Nous remercions bien sûr les auditeurs du récital – car ils furent généreux, avec près de 1 000 euros de dons pour le projet d’Ugine.
Mais le plus grand merci va à Thibaut, qui avec ce concert a donné une belle impulsion au projet… Nous serons ravis de l’accueillir pour un concert sur notre futur orgue.