Mercredi 28 juin : avant de partir (de Cléry) dans les hauteurs sous un ciel menaçant, Jean-Marc Cicchero nous a présenté ce qui nous attendait au hameau des Prières (Seythenex), après le Col de Tamié : la découverte d’un musée unique en France et peut être au monde, où il a rassemblé des outils de facteurs d’orgues. Lui-même a débuté la facture à l’âge de 14 ans, sous la houlette de son oncle Maurice Gobin. Et il lui tient à cœur de valoriser tous ces outils récupérés (notamment la totalité de ceux de Maurice Gobin), donnés, utilisés et usés par des artisans-artistes (les facteurs d’orgue) qui ont été inventifs jusque dans la réalisation de ces outils, dont certains ont permis de réaliser les fameuses chamades de Notre-Dame de Paris. Des outils ayant appartenu à des artistes comme Victor Gonzalez, Paul Bertin (tous deux anciens de chez Cavaillé Coll) mais aussi Charles Meslé bien connu des lyonnais, Jacques Bertrand, André Roethinger ou encore des établissements Merklin de Paris… peuvent être vus, touchés voire essayés pour les plus téméraires !
Avec gentillesse, Jean-Marc a accueilli les six derniers membres de « l’expédition » dans les combles qui hébergent le musée. Au passage, nous avons pu admirer une imposante collection de documents consacrés à l’orgue, fruit de nombreuses notes et de recherches glanées au fil d’une longue carrière de facteur d’orgues et d’harmoniste (l’harmoniste est en quelque sorte le dernier acteur de la réalisation d’un orgue : c’est lui qui va faire parler un à un tous les tuyaux d’un jeu pour que chaque note fournisse le même timbre, la même force, et soit juste ; et de même pour tous les autres jeux, afin que les sons se mélangent parfaitement, s’harmonise ; un travail long et délicat, car de lui dépend la « réussite » d’un orgue).
Dans la petite pièce délimitée par de magnifiques panneaux sculptés des ateliers Cavaillé-Coll, Jean-Marc nous a tout appris sur le fonctionnement de l’orgue,
les techniques d’accord des tuyaux en métal, avec des outils parfois incroyables, certains détournés de leur usage habituel, d’autres créés pour un usage précis : chacun a son histoire, chacun son anecdote, et Jean-Marc, avec passion, nous a « emmené » sur les tribunes des plus grands orgues où nous avons très bien pu « voir » les facteurs à l’œuvre.
A droite, un tuyau très ancien, en bois, d’une forme inhabituelle.
C’est un musée-hommage, qui gagne à être connu ; il cherche aussi un lieu un peu plus accessible, où cet ensemble très original et attachant pourrait être mis en valeur. En attendant, vous pouvez bien sûr aller le voir, c’est très intéressant, il y a beaucoup à apprendre, que l’on soit organiste, facteur, que l’on travaille le bois ou pas. Un grand merci à Jean-Marc pour son accueil et sa disponibilité !
une visite intéressante à programmer, peut-on avoir une adresse mail pour se renseigner ?
Merci