L’église du Chef-Lieu d’Ugine est dédiée à Saint Laurent, diacre et martyr du III° siècle, brûlé vif sur un gril. Sa fête patronale est célébrée le 10 août et son gril est resté sur les armoiries de la ville d’Ugine.
Les moines bénédictins de l’abbaye de Saint-Michel de la Cluse (près de Suze en Italie) ont fondé le prieuré rural d’Ugine à la fin du XIème siècle, vers 1091. De l’édifice primitif, il reste le chœur du XII° siècle. Il est caractérisé par son fond plat, avec ses trois fenêtres ogivales étroites, celle du centre plus élevée que les deux autres; il est divisé en deux travées à croisées d’ogives. De belles colonnes engagées dans le mur à chapiteaux à feuillage soutiennent les voûtes.
La grande nef a été reconstruite fin XVII° siècle (1681 à 1685) avec des voûtes, des fenêtres arrondies, des piliers massifs. L’église est alors dotée d’un décor baroque : le maître-autel disposait d’un retable avec six colonnes cannelées ; sur le côté, huit chapelles avec des retables, des colonnes torses et des statues ; des peintures en trompe-l’œil ornaient murs et voûtes.
Fin XIX°, l’église est agrandie d’une travée avec une façade très élaborée de style néo-classique. Le portail d’entrée est surmonté d’une belle imposte en fer forgé et d’une grande rosace. A l’intérieur, deux escaliers élégants mènent à la nouvelle tribune. La Tour du clocher roman est rehaussée et dotée d’une flèche. Au XX° siècle, de gros travaux entrepris par la mairie exigent un repiquage complet; les décors sont effacés et les retables démontés.
A l’heure actuelle restent un petit ensemble de statues du XVIII° et XIX° siècles « à l’inventaire » et une chaire classée Monument Historique (fin XVII°-début XVIII°) provenant du grand réfectoire de l’Abbaye de Tamié.
Source : brochure « Restauration du chœur et notes d’histoire » – Pâques 2015
Et aujourd’hui :
Pour redonner au chœur sa clarté et à la nef ses couleurs d’antan, une association s’est constituée en 2009 pour la Restauration de l’Eglise Saint-Laurent. A son actif, la réfection du chœur (Mairie) et la réalisation (2012-2013) de fresques par Jean-Baptiste Garrigou; l’église, ancrée dans le monde actuel, accueille désormais une représentation de la ville d’Ugine et de ses symboles (le Mont-Charvin, les Acieries, l’Eglise Orthodoxe).
